mardi 19 octobre 2010

Cécile n'a pas réussi à s'insérer jardinement dans la fac

Cette semaine, l'université Rennes 2 sera occupée par les étudiants pour protester contre la réforme des retraites.

En conséquence de quoi, il a été proposé que la discussion se fasse en son sein même, mercredi soir, même si cette information reste à prendre avec des pincettes.

RDV donc mercredi soir (20/10) à 20h30, en un endroit encore à définir, pour une discussion sur les jardins d'insertion (si vous ne savez pas ce que c'est, ça tombe bien !), lancée par notre indispensable Cécile Dubois, étudiante en deuxième année du master pro des métiers de l'ingénierie de l'action sociale et éducative.


Mise à jour du 19/10 à 18h30 : D'après notre "fixeur" sur le terrain, Yannou le malin, la situation semble difficile dans l'université occupée. On verra demain s'il sera toujours possible de disserter sur le travail social, une fois que l'on aura évacué les quelques cadavres des conflits en cours. 


Bilan d'après la réunion : Finalement, nous n'avons pas réussi à investir l'université qui était fermée administrativement, donc la réunion-débat s'est déroulé chez Cécile, entre un kebab et du pain-vin-boursin, à la bonne franquette.
Le débat s'est très bien déroulé. Cécile a d'abord présenté son travail sur les jardins d'insertion, le concept de base (des potagers gérés par des chômeurs de longue durée qui ont un contrat de deux ans maximum, avec l'aide de travailleurs sociaux), le contexte philosophique et politique (promotion de l'agriculture bio, analogie entre le recyclage naturel des plantes et le "recyclage" des chômeurs dans la société, valorisation de la diversité des compétences puisque tout le monde change chaque jour de rôle dans le jardin, etc.), les moyens mis en œuvre (subventions, organisation du réseaux des jardins d'insertion), ainsi que les difficultés rencontrées (par exemple, pour ceux qui sont obligés de partir après deux ans). Le débat a ensuite été très animé, comme toujours entre nous ; on a par exemple soulevé le problème du public concerné, si cela avait de l'intérêt pour des gens au comportement quasi-pathologique et incapables d'assumer un métier, et si cela en avait au contraire pour des gens qui n'ont pas besoin d'être "réinsérés".
Vivement la prochaine fois !

8 commentaires:

  1. Bon et maintenant que la fac est fermée (toute la semaine, checkez vos mails du président), on la fait où cette réunion ?

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  2. Hmmm, j'ai l'impression que l'info a bugué quelque part avant Agathe... C'était fort en émotion et en vin chaud. Prochain rdv le 3 novembre dans la cave de Ryan pour parler PJJ (mais bientôt un article sur le blog j'espère!)

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  3. "si cela avait de l'intérêt pour des gens au comportement quasi-pathologique et incapables d'assumer un métier"... Est-ce que je pourrais avoir un peu plus de précisions là-dessus s'il vous plaît ?

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  4. Ben en très très grossier c'est l'éternelle question de l'insertion: ça veut dire quoi et ça s'adresse à qui. Soit c'est un public non-pathologique et à ce moment-là on se demande en quoi ils ont besoin d'être insérés, c'est un problème de chômage dont ils sont victimes, soit c'est un souci sur le plan de la personne et alors là la réponse semble (au moins) très inadaptée et on voit mal comment obtenir des résultats avec cette méthode.
    Voilà ce que je peux en dire... Mais pas facile de refaire le débat après coup!

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  5. Merci ! Mais j'arrive vraiment pas à me dépatouiller de cette question. Ça me pompe l'air...

    Parce que qui est en mesure de dire "Ça c'est un souci sur le plan de la personne" ?

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  6. Z'êtes agaçants les sociologues avec la question de qui a la responsabilité de décréter que quelqu'un a une pathologie. Parce que c'est vraiment pas la question !
    Il s'agit simplement d'avoir un modèle et de s'y tenir, et de faire l'hypothèse qu'il y a des gens qui ne sont pas capables d'avoir des relations de métiers, c'est-à-dire de vivre anonymement une profession qu'ils lâcheront tous les jours à 18h ou qu'ils lâcheront au bout du contrat de deux ans pour assumer une autre profession. Si ce type de personne existe, alors on peut émettre l'hypothèse que, dans une entreprise lambda ou dans un jardin d'insertion, de toute façon il n'arrivera jamais à assimiler la personne.

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  7. Je précise ma question : pour avoir un problème sur le plan de la personne, faut avoir émergé à la personne, non ? Ou alors ne pas émerger à la personne ça veut dire avoir un mauvais fonctionnement de la dialectique ?

    ... Parce que, pour moi, avoir un déséquilibre, ça veut nécessairement dire qu'il y a eu émergence. Sinon je ne comprends pas comment l'on peut avoir un déséquilibre de ce que l'on n'a pas.

    Par contre le "vivre anonymement", tu peux le préciser ?

    Je me pose la question au sujet d'adultes.
    Parce que figure toi, mon cher Quentin (je te remercie pour la réponse mais n'apprécie guère à cette heure entendre quelqu'un me dire que je suis agaçante) que je suis en stage et que j'ai un gros gros gros problème de mise en pratique de la théorie au sujet de cette question. Ça n'est absolument pas de la mauvaise volonté.
    Je ne peux pas, à moins de ne montrer qu'une partie de la réalité (ce que je trouve facile et pas bien du tout, non non non), me défaire de la question de la pathologie. Qui dit trouble social ne dit pas nécessairement non-émergence à la personne, non ? Comment distinguer des gens qui ont émergé à la personne mais qui n'ont pas encore retrouvé un comportement équilibré et ceux qui n'ont pas émergé à la personne ?

    Ah et une autre question (liée) : comment expliquer qu'un traitement médicamenteux parviennent à équilibrer un comportement pour un individu souffrant de troubles sociaux (et donc au comportement quasi-pathologique en temps de non-traitement) ?

    Je suis sincèrement désolée de n'être ni Dieu, ni Gagnepain... cela me faciliterait bien des choses.

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  8. Mais si Agathe, tu es la déesse des sociologues! :D
    Non mais en vrai c'est quand même plus simple d'en causer de vive voix! En fait moi je pense que pour répondre à tes interrogations (qui du coup sont liées à une pratique si j'ai bien compris, et nous on est au fait de la théorie mais en pratique c'est quand même autre chose) tu devrais en parler avec Attie Duval qui m'a l'air d'être la plus qualifiée pour répondre. Bon.
    Ceci étant je peux donner mon petit avis.
    L'anonymat c'est le principe du métier, l'institué de la personne.
    En effet la non-émergence et un trouble de la personne c'est pas la même chose et je serais d'accord pour dire que trouble de la personne suppose une émergence préalable. Par contre comme le suggère Quentin a priori une pathologie humaine (jusqu'à présent) ne peut être guérie. On peut développer des stratégie chez le patient pour vivre avec, c'est tout.
    Le médicament d'un point de vue théorique c'est la prothèse (plan 2) donc ça aide mais n'efface pas le trouble.
    Moi non plus je ne suis ni Dieu ni Gagnepain et j'en suis bien content! :D

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