vendredi 19 novembre 2010

Émilie et l'enfant à naître

Attention :
Le rendez-vous a été décalé. Le 24 novembre, ce sera Malo qui reviendra sur les problèmes linguistiques et sociologiques en Bretagne (à la suite de Yann). Et Émilie, ce sera le 1er décembre.

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C'est Émilie qui mènera la danse le mercredi 24 novembre mercredi 1er décembre (toujours à 20h30, toujours dans la Cave de Florian (adresse dispo par mail) ), et posera la question du début de l'existence, socialement et juridiquement :

Le statut de personne juridique, sujet de droit, est acquis à sa naissance jusqu’à son décès. Ce qui implique que l'enfant à naître n’est pas considéré comme une personne juridique, alors même qu’il peut être perçu comme un être vivant à part entière pour la (future) mère.

Dans l’état actuel de la loi, lorsque l'enfant à naître vient à disparaître du fait de l'action violente d'un tiers il ne peut être retenu de qualification d'homicide (volontaire ou involontaire) à l'encontre de cet enfant in utero parce qu’il ne possède pas de statut de personne juridique. Il ne peut participer que de la vulnérabilité et du préjudice de la (future) mère.

Comment comprendre cette différence de considération quant à l’enfant à naître alors que tout semble indiquer qu'il occuperait déjà une place d'être à part ?

C'est au vu d'un cas exposé lors du colloque Meurtres d'enfants, enfants meurtriers à Rennes en 2008 que je propose de nous prendre la tête mercredi 24 novembre.

Un sujet sérieux, oui. Mais rassurez-vous, y aura aussi du pinard.


P.S. :

Quelques documents ont été envoyés par Émilie et sont à votre disposition.

D'abord un dossier d'une dizaine de pages qui résume bien le propos et est accessible à tous ;

Et ensuite, pour les plus motivés d'entre vous, un historique des modifications apportées au code civil, les textes de loi relatifs à la question, une récente proposition de loi sur l'inhumation des enfants morts-nés, et enfin un arrêt de la Cour de Cassation à propos d'un enfant mort-né.

Malo redébretonnise la Bretagne

Après l'exposé de Yann, Malo a eu l'idée de revenir sur les problèmes linguistiques en Basse-Bretagne.
Les deux se connaissent depuis longtemps et ont tous les deux fréquenté des écoles Diwan (écoles associatives où l'enseignement est en breton). Malo a toutefois une formation philosophique alors que Yann est passé par une formation en sociolinguistique.
Le mercredi 24 novembre sera donc l'occasion de confronter deux points de vue sur un même sujet, avec leurs similarités et leurs différences. Mais je vous prédis qu'à la fin du débat, on pourra difficilement être plus dubitatifs quant à l'existence d'une "langue" bretonne.

Stay tuned !

vendredi 12 novembre 2010

Yann débretonnise la Bretagne

Pfou, pfou, on perd pas le rythme !
La prochaine fois ne sera pas un mercredi exceptionnellement ; ce sera le jeudi 18 novembre que Yann fera donnera des coups dans la fourmilière bretonnante et critiquera le concept de langue bretonne (et, extensivement, de langue tout court) dans un exposé largement inspiré des cours de Jacques Laisis à Rennes 2. Il rappellera que les faits traités par la linguistique traditionnelle sont avant tout des faits sociologiques et qu'ils n'échappent pas aux lois de la sociologie, et donc aux fractures sociales dans une Bretagne désunifiée.

De la bonne grosse médiation rentre-dedans comme on l'aime. Amis linguistes, venez tous dire que vous n'êtes pas d'accord.

P.S. :
Vous trouverez un retour sur la séance précédente du 10 novembre, dans le billet précédent.

mardi 9 novembre 2010

Quentin déconstruit le département sociologie-langage

Pour le prochain rendez-vous, le mercredi 10 novembre, c'est votre très humble et très obéissant serviteur, Quentin, qui vous proposera un débat sur les problèmes disciplinaires et interdisciplinaires à l'université, et notamment autour de la fameuse mutualisation sociologie-sciences du langage à Rennes II, et des déboires que la plupart d'entre nous connaissent ou ont connu en M1. L'occasion pour moi de revenir sur une autre expérience, en apparence très différente et pourtant aux similarités troublantes : une annnée d'échange dans une université étrangère.
Le rendez-vous est toujours ouvert à tous, toujours à 20h30, et toujours dans la cave (très coquette) de Florian.


Mise à jour après la réunion :

Voilà voilà, encore des nouvelles têtes à la dernière réunion. Dont la mine déconfite d'une étudiante de M1 face à certaines horreurs découvertes lors de la présentation de mon mémoire de l'année dernière sur la mutualisation.
Dans une première partie, j'ai en effet essayé de décrire l'état d'incompréhension et littéralement d'étrangeté que l'on peut sentir en passant d'un classe formée uniquement d'étudiants en Sciences du langage à une classe mixte (avec une grosse majorité de sociologues). Cette étrangeté, je l'ai comparée avec ce que j'ai pu vivre dans mon année d'échange. Pour conclure que, ma foi, le même principe ontologique se manifeste : un vilain sentiment de ne pas se sentir chez soi. Sauf que c'est plus facile d'anticiper l'altérité chez des Japonais aux idées très américaines, que chez des gens avec qui on partage des locaux, des machines à café, et, pourrait-on croire, un certain savoir.
Dans une seconde partie, j'ai essayé de montrer en quoi le système universitaire, avec ses équivalences et ses crédits, n'avait que faire de ces distinctions, mélangeant joyeusement tout ce petit monde dans ce que j'ai appelé un échangisme universitaire (d'où la création de ce master fourre-tout). Mais j'ai aussi insisté sur le fait que les acteurs de ce petit théâtre s'entêtaient à remettre en scène leurs différentes affiliations sociologuesques ou sciences-du-langagines (et là, petit moment d'émotion quand Yann nous a raconté comment moi, l'enfant prodigue parti en terre lointaine, j'ai été recueilli dans le cocon douillet du petit groupe des étudiants en sciences du langages ; comme quoi on ne tombe jamais loin du nid). Bref, on crée toujours de la différence (avec la liberté de redéfinir les frontières et de passer en transfuge d'un groupe à l'autre).
Et la fin de la soirée approchant à grands pas, nous avons fini par discuter le statut de professeur. Peut-on vraiment parler de professeur quand il n'y a pas de connivence dans le savoir ? Quand il n'y a pas de légitimation (axiologique) de ce savoir ? Étions-nous, sciences-du-langageurs, en formation dans ces cours de statistiques et de sociologie des professions, ou étions-nous de simples contradicteurs ? Une remarque pertinente ayant été de rappeler qu'il s'agit toujours entre "professeur" et "étudiant" d'une relation mutuellement construite ; le professeur n'est pas sûr, non plus d'avoir vraiment des étudiants en face de lui, il construit toujours le dialogue ou le cours magistral en fonction des gens à qui il a affaire.

Je voulais donc dire aux M1 (issus de SdL) qui passent par là : tout ça c'est bien du problème, certes. Mais on a encore un lieu pour étudier la théorie de la médiation à un haut niveau, et il faut en profiter. Et nous sommes nombreux à pouvoir témoigner qu'il est possible d'en sortir, et même d'y trouver son compte. Le Club Méd est notamment là pour créer ce dialogue entre les différentes années, tout comme il doit servir à créer un dialogue entre les différentes disciplines (dialogue qui, paradoxalement, semble souvent trop absent de ce master mutualisé !).