mardi 9 novembre 2010

Quentin déconstruit le département sociologie-langage

Pour le prochain rendez-vous, le mercredi 10 novembre, c'est votre très humble et très obéissant serviteur, Quentin, qui vous proposera un débat sur les problèmes disciplinaires et interdisciplinaires à l'université, et notamment autour de la fameuse mutualisation sociologie-sciences du langage à Rennes II, et des déboires que la plupart d'entre nous connaissent ou ont connu en M1. L'occasion pour moi de revenir sur une autre expérience, en apparence très différente et pourtant aux similarités troublantes : une annnée d'échange dans une université étrangère.
Le rendez-vous est toujours ouvert à tous, toujours à 20h30, et toujours dans la cave (très coquette) de Florian.


Mise à jour après la réunion :

Voilà voilà, encore des nouvelles têtes à la dernière réunion. Dont la mine déconfite d'une étudiante de M1 face à certaines horreurs découvertes lors de la présentation de mon mémoire de l'année dernière sur la mutualisation.
Dans une première partie, j'ai en effet essayé de décrire l'état d'incompréhension et littéralement d'étrangeté que l'on peut sentir en passant d'un classe formée uniquement d'étudiants en Sciences du langage à une classe mixte (avec une grosse majorité de sociologues). Cette étrangeté, je l'ai comparée avec ce que j'ai pu vivre dans mon année d'échange. Pour conclure que, ma foi, le même principe ontologique se manifeste : un vilain sentiment de ne pas se sentir chez soi. Sauf que c'est plus facile d'anticiper l'altérité chez des Japonais aux idées très américaines, que chez des gens avec qui on partage des locaux, des machines à café, et, pourrait-on croire, un certain savoir.
Dans une seconde partie, j'ai essayé de montrer en quoi le système universitaire, avec ses équivalences et ses crédits, n'avait que faire de ces distinctions, mélangeant joyeusement tout ce petit monde dans ce que j'ai appelé un échangisme universitaire (d'où la création de ce master fourre-tout). Mais j'ai aussi insisté sur le fait que les acteurs de ce petit théâtre s'entêtaient à remettre en scène leurs différentes affiliations sociologuesques ou sciences-du-langagines (et là, petit moment d'émotion quand Yann nous a raconté comment moi, l'enfant prodigue parti en terre lointaine, j'ai été recueilli dans le cocon douillet du petit groupe des étudiants en sciences du langages ; comme quoi on ne tombe jamais loin du nid). Bref, on crée toujours de la différence (avec la liberté de redéfinir les frontières et de passer en transfuge d'un groupe à l'autre).
Et la fin de la soirée approchant à grands pas, nous avons fini par discuter le statut de professeur. Peut-on vraiment parler de professeur quand il n'y a pas de connivence dans le savoir ? Quand il n'y a pas de légitimation (axiologique) de ce savoir ? Étions-nous, sciences-du-langageurs, en formation dans ces cours de statistiques et de sociologie des professions, ou étions-nous de simples contradicteurs ? Une remarque pertinente ayant été de rappeler qu'il s'agit toujours entre "professeur" et "étudiant" d'une relation mutuellement construite ; le professeur n'est pas sûr, non plus d'avoir vraiment des étudiants en face de lui, il construit toujours le dialogue ou le cours magistral en fonction des gens à qui il a affaire.

Je voulais donc dire aux M1 (issus de SdL) qui passent par là : tout ça c'est bien du problème, certes. Mais on a encore un lieu pour étudier la théorie de la médiation à un haut niveau, et il faut en profiter. Et nous sommes nombreux à pouvoir témoigner qu'il est possible d'en sortir, et même d'y trouver son compte. Le Club Méd est notamment là pour créer ce dialogue entre les différentes années, tout comme il doit servir à créer un dialogue entre les différentes disciplines (dialogue qui, paradoxalement, semble souvent trop absent de ce master mutualisé !).

1 commentaire:

  1. C'est vrai qu'émotion était le maitre-mot de la soirée. Pour ma part le vin blanc n'y était pas pour rien. A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures!

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